Quand on flâne entre les rayons, on oublie souvent que le libraire est là qui nous observe. Et quand l'un d'eux épingle nos bizarreries et nos manies d'une plume malicieuse, il peut en faire un joyeux jeu des sept familles, caustique et cocasse.
Vous reconnaîtrez-vous dans un des lecteurs de ce savoureux recueil de portraits et d'anecdotes ?
Libraire à Wigtown, Shaun Bythell a écrit ce court traité à la faveur du confinement qui l'a séparé de ses clients. Il est déjà l'auteur du "Libraire de Wigtown" ( Autrement, 2018), traduit dans plus de vingt langues.
Traduit de l'anglais (Ecosse) par Laurent Cantagrel
Shaun Bytell, l'inoubliable auteur de Le libraire de Wigtown est de retour.
Shaun Bythell tient toujours sa librairie en Écosse. Toujours bouquiniste, toujours aussi sarcastique, n’ayant pas sa langue dans sa poche, Bythell s’attèle à la délicate tâche de classer sa clientèle. Pour une amoureuse des livres, entrer dans la tête d’un libraire, même bougon, est tentant.
Je me suis souvent demandée ce que ma libraire pouvait penser de moi lorsque je déambule dans son magasin, prend et repose nombre de livre. Il m’arrive parfois de faire une pile et puis de tout reposer. Que doit elle penser devant mon choix éclectique de lectures, passant du dictionnaire au dernier Agatha Raisin. Passant mon temps à lire la quatrième de couverture et les premières pages, parfois les dernières. Fureter dans le rayon enfant alors que je n’ai plus personne dans cette catégorie. Lui demander un livre dont elle n’a pas entendu parler, pour lui dire en définitive que je verrai plus tard.
Bref, Bythell a franchi le pas puisqu’il nous livre un panel de sa clientèle à travers des anecdotes pas toujours sympathiques. Vingt ans de présence au sein de cette librairie de livres d’occasion, on peut dire qu’il en a vu défiler des spécimens : renifleur, râleur, enfant adorant les livres, siffloteur, radin, auteur auto-édité ou mère surbookée qui prend la librairie pour une garderie (j'avoue l'avoir déjà fait...)
Évidemment, il y a beaucoup de clichés et tout n’est pas à prendre au premier degré. Mais bon, qu’on le veuille ou non, on se reconnait à travers ces portraits. D’habitude ceux sont des lecteurs qui font l’éloge, ou non, de leur libraire. Il est donc intéressant que connaître l’envers du décor. La verve de l’auteur, sa connaissance de l’être humain et l’humour anglais offre une lecture distrayante et sans prétention.
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