L'Alaska, ses forêts impénétrables, ses étendues enneigées. Son silence. Sa solitude.
Depuis la mort de leur bébé, le mariage de Mabel et Jack n'a plus jamais
été le même. Partir vivre sur ces terres inhospitalières paraissait
alors une bonne idée. Seulement, le chagrin et le désir d'enfant les ont
suivis là-bas et la rudesse du climat, le travail éreintant aux champs
les enferment chacun dans leur douleur.
Jusqu'à ce soir de début d'hiver où, dans un moment d'insouciance, le
couple sculpte un bonhomme de neige à qui ils donnent les traits d'une
petite fille. Le lendemain matin, celui-ci a fondu et de minuscules
empreintes de pas partent en direction de la forêt…
Peu de temps après, une petite fille apparaît près de leur cabane,
parfois suivie d'un renard roux tout aussi farouche qu'elle. Qui
est-elle ? D'où vient-elle ? Est-elle une hallucination ou un miracle ?
Et si cette petite fille était la clé de ce bonheur qu'ils n'attendaient
plus ?
Inspiré d'un conte traditionnel russe, La Fille de l'hiver est un roman à
la fois moderne et intemporel où le réalisme des descriptions n'enlève
rien à la poésie d'une histoire merveilleuse… dans tous les sens du
terme.
Ce livre me faisait envie depuis pas mal de temps. Aussi, je l'ai mis sur ma liste de souhait pour ma box Le Ptit Colli. La quatrième de couverture me semblait alléchante. La survie en Alaska de ces pionniers, cette petite fille qui apparait, disparait, ce renard roux qui suit Faïna... Le réel qui se mélange au surnaturel ; bref un vrai plaisir. Mon vœux fut exaucé.
Mais je reste mitigée quant à cette lecture. Première impression : c'est long mais en même temps, je ne peux m'empêcher de tourner les pages. Le cadre a de quoi nous retenir. L’Alaska au temps des premiers pionniers qui vont là bas pour oublier, pour se mesurer à la nature et repartir du bon pied. Enfin, à condition d'arriver à labourer sa terre, à faire pousser quelque chose à mettre dans l'assiette. A condition de survivre au froid, à l'isolement, au manque de tout.
Mabel et Jack m'ont ému. Chacun est enfermé dans sa douleur, n'arrivant plus à communiquer. Ils sont ensembles mais sans être ensembles. Jack passe ses journées dehors, à s'échiner sur une terre qui se refuse à lui. Mabel souffre de la perte de son enfant, de sa façon de vivre, de ses livres, de sa famille. Et pourtant elle s'accroche à cette terre gelée et inhospitalière et à cette apparition magique : Faïna.
Beaucoup de tristesse se dégage de ce récit et cela m'a bloquée par moment. J'avais découvert Ivey Eowyn dans son remarquable Au bord de la terre glacée qui m'avait ensorcelée, entrainée dans la découverte de ce territoire connu mais tellement méconnu. Ici, la magie n'a pas opéré. Même si cela reste un conte, cette petite fille m'a beaucoup dérangée et puis la fin...
Bref j'ai connu conte beaucoup plus attrayant pour me faire voyager dans l'univers du rêve. Reste une description de l'Alaska à travers laquelle on ressent l'amour que l'auteure porte à son pays. Il est dur d'y vivre mais en même temps on se trouve face à de somptueux paysages, des gens incroyables d'humanité, une entraide entre habitants. Les personnages, même s'ils nous touchent ne nous laissent pas de souvenirs impérissables, seule Ester avec sa joie, son dynamisme, sa fureur de vivre m'a permis d'arriver au bout de livre.
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