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Hiver 1885. Les terres de l'Alaska demeurent inexplorées. Le colonel Allen Forrester, héros de guerre décoré, remonte la Wolverine River pour en cartographier les abords. Il consigne son expédition dans un journal à l'intention de sa femme Sophie, dans l'espoir qu'elle puisse le lire s'il ne revenait pas. Sophie est restée à Vancouver après avoir découvert qu'elle était enceinte. Elle vivra seule sa grossesse, au sein d'une société peu apte à lui reconnaître la liberté à laquelle elle aspire. C'est l'art naissant de la photographie qui lui permettra de s'émanciper et de célébrer la beauté de la vie sauvage qui l'entoure. Au cours de cette année fatidique, Allen et Sophie seront, chacun à leur manière, confrontés à la nature grandiose et cruelle. Les épreuves qu'ils surmonteront changeront leurs vies et ce qu'ils sont à jamais.
" Le roman d'Eowyn Ivey est une éblouissante évocation de l'amour, de la persévérance, du courage et de l'émerveillement. "
Ron Rash
" La poésie des mots d'Eowyn Ivey nous évoque ce que ces premiers explorateurs avaient découvert : la nature est quelque chose qui nous dépasse, quelque chose de sacré, dont on ne saurait se revendiquer maître. "
The New York Times
" Ivey parvient à rendre le récit sédentaire de Sophie Forrester tout aussi galvanisant que l'expédition de son mari. Elle réussit à fusionner les deux à la fin de l'histoire grâce à un dispositif inattendu et original qui laissera le lecteur bouche bée. "
The Guardian
Et voici une aventure bien rafraîchissante par ces temps caniculaire. Au bord de la terre glacée est un roman dans la mouvence de Mille femmes blanches de Fergus Jim, dans le sens ou l'imaginaire et le réel se mélangent si bien que l'on ne peut différencier l'un de l'autre. C'est magique ! Nous sommes face à un récit à deux voix : celui de Allen Forrester et celui de son épouse qui n'a pu l'accompagner dans sa découverte de la Wolverine River.
Nous sommes en 1885, après maintes supplications, l'accord est donné à Allen Forrester de partir explorer les terres inconnues d'Alaska, de symphatiser avec les indiens habitant ces contrées sauvages et réputer sanguinaires. Son épouse, à l'âme aventurière, rêve de l'accompagner mais devant une grossesse imprévue se voit contrainte et forcée de rester à la maison. Si l'un affronte la faim, la peur, le froid et le désespoir, Sophie se plonge à corps perdu dans l'art de la photographie afin de satisfaire sa curiosité ornithologique. Dans le but de combler un vide et de raconter à son époux ses faits et gestes, Sophie se lance dans l'écriture d'un journal. Elle y rapporte les petits riens qui ponctue sa vie de femme de militaire qui est prise en tenaille entre son rang et son envie de s'émanciper et de vivre sa vie. La photographie, qui est à ses premiers balbutiements, sera l'excuse à de longues randonnées à la recherche du colibris mais aussi sa manière à elle d'affirmer son indépendance face à ces femmes qui ne peuvent rien faire, rien penser sans l'accord de leur époux. Sa façon de s'affirmer au sein d'un milieu d'hommes et ou la femme n'est qu'un simple objet de décoration. Sophie veut vivre et partir, à sa manière à l'aventure.
De son côté le colonel Forester découvre la vie en milieu hostile, rude et sans pitié. Il y découvre la faim, le froid, la folie, la violence de la nature qui ne pardonne aucun écart. Il y découvre des hommes et des femmes d'exception avec un mode de vie simple et en complète harmonie avec la nature. Avec ses hommes, Pruitt et Tillman, Samuelson le trappeur, un viel indien Eyak et la mystérieuse Nat’aaggi et son chien Boyo, il découvre la profondeur de l'âme humaine. Ne pouvant communiquer avec personne puisque isolé, Allen tient lui aussi un journal où il décrit le vrai de ses découvertes alors que dans les rapports officiels, il est obligé de décrire ce que ses supérieurs veulent entendre : des sauvages cruels et inhospitaliers alors que ceux ci sauvent plusieurs fois la vie de l'expédition. Des êtres dénuiés de toute humanité alors qu'ils croient aux Dieux natures et se soumettent à la force de celle ci.
Et puis, ce récit est entrecoupé d'échange de lettres modernes entre Mr Forrester, dont Allen est le grand oncle, et Mr Sloane, conservateur du musée d'Alpine. Mr Forrester souhaite que les écrits et biens de son ancêtre soient exposés au sein du musée mais le concervateur juge cela inutile et sans intérêt. Et pourtant, au rythme de sa découverte des carnets de cuir usé, nous plongeons avec lui dans la naissance d'une amitié. Nous y suivons aussi l'évolution des ethnies que Forrester a croisé.
Afin de rendre ce récit encore plus crédible et nous entrainer dans son imaginaire-réel, Eowyn Ivez a ponctué son livre de photos, de cartes, de coupures de journal, d'extrait d'encyclopédie de l'époque.
L'écriture est simple, directe, sans chichi si bien que nous ingérons ce pavé de plus de 500 pages avec une facilité et une rapidité déconcertantes. Un pur délice, un pur plaisir de lecture à ne surtout pas manquer.
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