A l'adolescence, leurs vies prennent des tournures différentes. Le père de Keith, devenu procureur de renom, est déterminé à "nettoyer la côte" , alors que celui de Hugh prend la tête de la mafia locale.
Les garçons suivent les traces de leurs pères, Keith étudie le droit et Hugh travaille dans les boîtes de nuit familiales. Inexorablement, les deux clans sont amenés à se confronter, et c'est finalement dans une salle d'audience qu'ils vont se retrouver.
Une grande saga, un suspense addictif, le maître John Grisham est de retour.
John Grisham, maître incontesté du thriller judiciaire, nous entraîne cette fois-ci sur les rives ombrageuses du Mississippi, à Biloxi, ville de contrastes entre plages ensoleillées et coulisses mafieuses. Avec Les Garçons de Biloxi, il signe une saga ambitieuse sur l’ascension parallèle – puis l’affrontement – de deux fils d’immigrés croates, amis d’enfance devenus adversaires, l’un avocat, l’autre criminel.
L’idée de départ est prometteuse : peindre deux trajectoires opposées, deux héritages familiaux qui se répondent en miroir, avec en toile de fond l’émergence d’un empire mafieux local. Le contexte est riche, la documentation fouillée, et la transformation de Biloxi en un carrefour de corruption est décrite avec précision. On sent la patte du romancier bien renseigné, soucieux de restituer une époque, des mécanismes sociaux et une justice minée par les arrangements.
Pourtant, malgré ce matériau dense et passionnant, le roman peine à décoller. Là où Grisham brille d’ordinaire par sa capacité à plonger le lecteur dans les arcanes du système judiciaire américain, ici, la tension des prétoires est quasi absente. Les procès – quand ils arrivent – sont survolés, expédiés en quelques pages, bien loin de ces joutes verbales ciselées qui faisaient toute la saveur de La Firme ou de L’Affaire Pélican. Cette absence pèse lourd sur l’ensemble.
Autre faiblesse : le style. Les dialogues, rares, cèdent la place à une narration omniprésente et linéaire, qui étire parfois le récit au détriment du rythme. Les pages défilent mais la dynamique s’essouffle. On se retrouve alors plus dans une chronique historique que dans un roman à suspense : instructif, oui, mais au détriment de l’émotion ou du frisson.
Il serait injuste de nier les qualités de Les Garçons de Biloxi. Grisham maîtrise son sujet, et l’évolution parallèle des deux familles, sur plusieurs décennies, a quelque chose de tragique et d’amer qui fonctionne. Le portrait social est précis, la montée de la pègre crédible. Mais les amateurs de ses thrillers haletants, qui aiment se faufiler dans les méandres de la justice à travers des héros pris dans la tourmente, risquent de rester sur leur faim.
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