À l’heure d’entrer dans la fosse aux lions télévisuelle, Calendreau reçoit une lettre de menaces : s’il ne veut pas qu’un drame survienne, il doit renoncer à sa participation. Il décide d’ignorer cet avertissement et plonge dans un loft rempli de zones d’ombre et de manigances.
Quatre politiciens prêts à tout, une productrice aux dents longues, des féministes radicales... Bienvenue dans Coliseum !
Dans ce livre, Thomas Bronnec nous plonge dans un univers où politique, médias et violences sociétales se mêlent dans une fresque glaçante et déroutante. L'intrigue s'inscrit dans un futur dystopique où la démocratie vacille : pour désigner son candidat à l'élection présidentielle, le parti majoritaire organise une émission de téléréalité, une arène moderne où les ambitions s'affrontent sous l'œil inquisiteur des caméras.
Nathan Calendreau, ancien ministre des Finances en quête de rédemption politique, s'engage dans cette fosse aux lions, déterminé à renouer avec le pouvoir. Mais tandis que le pays est secoué par une série de féminicides suivis de meurtres en représailles, il reçoit une lettre de menaces l'intimant de renoncer. Ignorant cet avertissement, il choisit de plonger dans le loft où les zones d'ombre, les manipulations et les complots règnent en maîtres.
L'un des points forts du roman réside dans la description acerbe et réaliste de la sphère politique. Thomas Bronnec dévoile la face cachée de ces figures publiques, souvent prêtes à tout pour sauver les apparences, réparer leurs déboires ou retrouver une virginité médiatique. À travers cette émission de téléréalité aux accents dystopiques, l'auteur dénonce à la fois la superficialité du pouvoir et le voyeurisme grandissant de notre époque, où l'intime devient spectacle et la politique un jeu de survie télévisé.
Les thèmes abordés sont d'une actualité brûlante : la montée du féminisme, la lutte contre les féminicides, la place des femmes dans une société encore dominée par les hommes, et le rôle prépondérant des médias dans la construction de la réalité politique. Ces sujets, qui résonnent avec les débats contemporains, apportent une dimension engagée au roman.
Malheureusement, si les thèmes sont percutants, leur traitement manque parfois de profondeur. Les personnages, bien qu'intéressants dans leur potentiel, restent trop superficiels. On aurait aimé découvrir des figures plus nuancées, avec des dilemmes moraux plus complexes, afin d'apporter davantage de tension dramatique à l'intrigue. De même, l'idée d'une société où des groupuscules tuent des hommes en représailles des féminicides peut sembler excessive, voire caricaturale, dans sa mise en œuvre.
Par moments, le roman souffre d'un ton trop léger, presque "gnangnan", qui contraste avec la gravité des sujets abordés. Cette dissonance rend l'ensemble moins percutant et prive certaines scènes de l'impact émotionnel attendu.
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