1862. Le propriétaire désargenté d’un château sarthois invite quelques
amis et personnes d’importance à passer les fêtes de Noël dans sa grande
propriété. Pour divertir ses convives et leur offrir un cadeau à bas
prix, il demande à l’un de ses amis, directeur de l’École des beaux-arts
de Paris, de lui envoyer des étudiants pour tirer le portrait de ses
hôtes.
L’homme lui déniche deux jeunes peintres volontaires et sans
le sou : un certain Claude Monet et son copain Pierre-Auguste Renoir.
Mais, à la veille de Noël, un meurtre est commis. Les deux amis, qui ont
observé les convives de près et ont assisté à leurs conversations, se
mettent alors en tête de démasquer l’assassin. Non pas qu’ils aient une
âme de détective, mais, au milieu de cette faune bourgeoise solidaire,
ils sont les moutons noirs et on ne tarde pas à les soupçonner.
Renoir
et Monet n’ont pas le choix. En attendant l’arrivée de la police et du
procureur qu’on est parti quérir malgré la tempête de neige qui fait
rage, ils vont devoir résoudre l’affaire pour se disculper.
Leonie Vilbert nous entraîne dans une fresque immersive de la France du XIXᵉ siècle, où l'on découvre Claude Monet et Pierre-Auguste Renoir sous un jour surprenant : celui de détectives improvisés. Ce choix audacieux, de placer deux figures emblématiques de l’impressionnisme au cœur d’une intrigue criminelle, apporte une fraîcheur et un relief singulier au récit. La tension du huis clos, amplifiée par la tempête de neige et les suspicions pesant sur les deux jeunes peintres, fait monter le suspense avec efficacité.
L’enquête est habilement construite, avec un suspense soutenu qui pousse
à tourner les pages. Léonie Vilbert décrit avec soin les interactions
entre les personnages, issus de milieux divers, et la tension sociale
qui les anime. Elle reproduit fidèlement la vie de cette époque, nous
immergeant dans les us et coutumes de la bourgeoisie, ainsi que dans le
contraste des classes sociales qui se côtoient au sein du château. Cette
restitution soignée, à la fois dans les dialogues et les attitudes,
donne de l’épaisseur au récit et ancre l’intrigue dans un cadre
crédible.
L’écriture, simple mais habile, permet une lecture fluide sans alourdir la narration. L’intrigue progresse avec un rythme bien dosé, et les personnages, attachants ou détestables, s’imbriquent dans un mystère captivant qui nous tient en haleine. Les descriptions sont précises sans être envahissantes. Ce premier tome est donc une belle réussite, et on attend avec impatience le prochain volet pour retrouver Monet et Renoir dans une nouvelle aventure.
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