Cette lecture nous plonge dans l'univers feutré et scintillant de la haute société londonienne de 1958, une époque où les jeunes femmes, appelées débutantes, étaient encore présentées à la cour pour faire leur entrée officielle dans le monde. À travers le personnage de Lily Nicholls, Julia Kelly aborde les tensions entre les attentes sociales et les aspirations personnelles dans un monde en pleine mutation. Le côté historique du roman est incontestablement bien maîtrisé. Les us et coutumes, ainsi que les codes de savoir-vivre de cette époque, sont restitués avec minutie, offrant au lecteur un véritable voyage dans le temps. Les bals, les cocktails, les robes somptueuses, tout contribue à une immersion totale dans cette époque révolue.
Lily, héroïne principale, se démarque par son esprit libre et son désir d’émancipation. Son combat pour s'affranchir des carcans imposés aux femmes, tout en jonglant avec les attentes de sa famille, est un fil conducteur appréciable du récit. Son parcours reflète les difficultés d’une génération de jeunes femmes tiraillées entre la tradition et la modernité, et son obstination à suivre son rêve malgré les pressions est inspirante. Ce thème de l'émancipation féminine, bien que classique, est traité ici avec sensibilité et pertinence.
Leana Hartford, quant à elle, incarne une ambition froide et sans scrupule. Prête à tout pour briller, elle ajoute une dose d’intrigue et de rivalité au récit. Ce personnage rappelle des figures que l'on peut encore rencontrer aujourd'hui : des personnes prêtes à tout sacrifier, y compris leur humanité, pour atteindre le sommet. Son évolution permet de nuancer un monde de paillettes qui, derrière l’apparente perfection, cache parfois des réalités bien plus sombres.
Cependant, le rythme du début du roman constitue un point faible notable. Le premier quart du livre traîne en longueur, multipliant les scènes de fêtes qui, malgré leur richesse visuelle, semblent s'étirer sans véritable avancée narrative. Cette répétition de mondanités crée une certaine monotonie, au point de me faire parfois douter de l’intérêt de poursuivre la lecture. C'est dommage, car une fois passé ce cap, l'intrigue s'accélère et révèle des secrets familiaux qui apportent enfin de la tension dramatique.
En somme, Le dernier bal des débutantes est un roman qui séduit par la richesse de son cadre historique et la profondeur de ses thématiques, mais qui souffre d’un démarrage laborieux. Les lecteurs patients seront récompensés par une intrigue qui, malgré quelques longueurs initiales, trouve finalement son souffle grâce à des personnages complexes et des enjeux émouvants.
Merci à Babelio et aux éditions Eyrolles pour cette découverte somme tout sympathique et instructive.
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