près de San Antonio, la jeune Johanna Leonberger. Quatre ans plus tôt, la fillette a assisté au massacre de ses parents et de sa sœur par les Kiowas qui l'ont épargnée, elle, et élevée comme une des leurs. Le vieil homme, veuf, qui vivait jadis de son métier d'imprimeur, profite de sa liberté pour sillonner les routes, mais l'argent se fait rare. Il accepte cette mission, en échange d'une pièce d'or, sachant qu'il devra se méfier des voleurs, des Comanches et des Kiowas autant que de l'armée fédérale. Sachant aussi qu'il devra apprivoiser cette enfant devenue sauvage qui guette la première occasion de s'échapper. Pourtant, au fil des kilomètres, ces deux survivants solitaires tisseront un lien qui fera leur force.
Dans ce splendide roman aux allures de western, Paulette Jiles aborde avec pudeur des sujets aussi universels que les origines, le devoir, l'honneur et la confiance.
Sur Netflix, le magnifique film LA MISSION avec Tom Hanks m'a donné envie de découvrir le récit original. J'ai adoré le film et, chose rare, j'ai adoré le livre.
Ce récit n'est pas sans rappeler les classiques du genre : Danse avec les Loups et True Grit. Un couple improbable qui doit faire équipe pour survivre dans ce monde hostile où les indiens sont là mais invisibles. Kep ten, qu'il soit sous les traits de Tom Hanks ou sous la plume de Paulette Jiles, est criant de douleur, d'humanité. Les affres de la vie ne l'ont pas épargné et lorsqu'il croise la route de Johanna, il ne peut que tendre la main à cette fille sauvage, plus indienne que blanche. Il doit réapprendre à cette fillette à vivre au milieu d'hommes et de femmes qui vont la détester ; il doit lui apprendre à parler sa langue de naissance, à réintégrer les us et coutumes de son ancienne vie.
Deux éclopés de la vie qui vont s'apprivoiser, se connaître, se respecter et contre toute attente, s'aider. Sous ses airs de petite fille, on retrouve une volonté inébranlable qui n'est pas sans nous rappeler May Dodd, l'inoubliable héroïne de Mille femmes blanches de Jim Fergus.
Un western comme on aimerait en voir ou lire plus souvent. Une histoire où l'humanité explose à chaque page mais où la bêtise humaine nous ramène à une réalité historique. Tout ce qui est différent de nous doit disparaître de grès ou de force. On sent que ce sont les dernières années de vie du peuple indiens qui transparaissent dans ce récit historique. On sent aussi que la réadaptation de Johanna ne sera jamais complète car elle restera la petite blanche indienne.
Alors laissons nous ballotés au rythme des chevaux sur la route de San Antonio avec ses paysages sublimes et ses habitants, pas toujours aimables.
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