Cinquante ans après la mort d’un père qu’il a à peine connu, Laurent Seyer lui offre une nouvelle vie et, par le prodige du roman, comble les blancs laissés par la mémoire.
Puissant témoignage au cœur de la résistance, ce roman nous prend aux tripes dès le début. Jean à 19 ans, il est lorrain. L'Allemagne annexe à tour de bras. Jean veut resté français. Une seule solution s'offre à lui : la résistance. Le voilà partit pour le Sud de la France et sa chaîne de montagne culminant à plus de 2000 mètres. Un accident stupide et le voilà estropié à vie. Il est obligé de fuir les Allemands avec ses collègues de l’hôpital où il séjournait. Mais comment atteindre les sommets lorsqu'il ne vous reste plus qu'une jambe. Impossible ! Nous allons donc vivre son calvaire de 5 jours, seul dans un trou de pierres, avec pour seule compagnie,une cascade.
C'est un récit à deux voix et rétroactif. Nous avons Odette, qui s'éteint dans sa maison de retraite. Et puis nous avons Jean, coincé dans sa montagne. Chacun remonte le temps pour nous amener au début de leur histoire. C'est poignant, tout en nuance, sans aucun voyeurisme. Comme il est dit en quatrième de couverture, l'auteur rend hommage à son père. Est ce vraiment biographique ? Je pense même si l'épisode de la mitraillette m'a laissé un arrière gout de déjà vu. Un film...
Nous tremblons avec Jean, nous vivons avec Odette et sa rigidité religieuse. Deux histoires, une vie, un moment de l'Histoire méconnu au sein de la Résistance. Fuite, souffrance, attaque, représailles, tout nous est conté. Beaucoup de pudeur, de sensibilité et de respect pour ces hommes, et femmes, qui mirent leur vie en jeu pour que nous restions français. Un très beau moment de lecture.
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