Bud Larkin, détective privé bougon, alcoolique et raciste, accepte d'enquêter pour le père de la première victime. Adela Cobb, femme de ménage noire, jeune veuve et mère de famille, s'interroge : "Les petites filles, ça disparaît pas comme ça..."
Deux êtres que tout oppose. A priori.
Sous des airs de polar américain, "Alabama 1963" est avant tout une plongée captivante dans les États-Unis des années 1960, sur fond de ségrégation, de Ku Klux Klan et d'assassinat de Kennedy.
J'ai respecté le choix des auteurs de ne pas classer ce livre dans les polars mais en littérature générale, même si j'ai retenu le côté historique. Véritable coup de cœur audio et littéraire, pour ma part. J'avais ce livre depuis pas mal de temps dans ma PAL, qui ne cesse de gonfler avec les dernières sorties. Aussi, je me suis lancée dans la version audio, ma compagnie pour me rendre au travail. Et là, oh miracle... C'est une comédienne qui lit, raconte, fait vivre les mots et les personnages. J'ai été happée par sa voix, par Adela et Bud, des personnages qui ont pris vie et que j'ai vu évoluer au cours du récit. Merci à Marie Bouvier pour ce partage.
Adela n'est pas s'en rappeler Aibileen, la bonne noire de La couleur des sentiments de Kathryn Stockett. Une femme noire dans les années 60 qui sert les blancs, qui tient sa langue mais qui rêve d'un monde où tout le monde serait égaux. Ici nous sommes en 1963, une année plus tard que le roman de Kathryn Stockett. Le Ku Klux Klan sévit toujours mais le frémissement de l'émancipation noire est plus présente, plus forte. Une bonne noire et un détective blanc s'associe pour trouver le coupable de l'enlèvement, le viol et le meurtre de fillettes noires. Le début de cette cohabitation improbable : une annonce d'amis de Bud qui en ont marre de voir le bureau de celui ci devenir une décharge. Adela débarque pour faire le ménage et petit à petit, la relation blanc/noire évolue vers une amitié, un respect qui heurte les biens pensant de Birmingham.
A travers ce couple improbable, nous suivons l'évolution de chacun au cœur de l'Histoire américaine. Les auteurs mêlent habillement l'imaginaire et le réel à travers des faits historiques : l'assassinat de Kennedy, les grandes marches noires, les répressions blanches... Nous sommes, comme Adela, scotché devant la radio, le poste de télévision à suivre les informations. Comme Adela et ses copines nous piquons des fous rire devant le comportement burlesque des ces blanches qui se croient supérieures à... Comme Adela, nous ondulons du popotin aux rythmes des chansons de cette époque. Et comme Adela, nous ouvrons notre cœur à Bud, détective privé, viré de la police, à la dérive qui noie son chagrin et sa vie dans l'alcool.
Porté par la voix de Marie Bouvier, ce récit est un véritable turnover qui nous tient de la première à la dernière page. Oups, du premier au dernier mot !
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