C'est la couverture qui m'a tout de suite attirée. Je l'ai trouvé lumineuse, de très belles couleurs. Cette femme seule devant la Tour Eiffel. Et puis, dans la présentation de l'auteure faisait allusion à la vie parisienne dans les années folles. Années que je trouve intéressante avec cette liberté qui pulse et qui permet à la population de découvrir de nouvelles sensations, de nouvelles envies.
Nous ne sommes pas dans les années folles même si le livre commence par le récit d'une soirée déjantée dans un club de jazz en 1928.
Nous sommes à la sortie de la première guerre mondiale. Jeanne, notre héroïne, papillonne dans les soirées mondaines et artistiques. Née d'un père artiste peintre qui a du mal à percer et d'une mère journaliste, Jeanne est libre de ses pensées. Elle n'hésite pas à s'exprimer, à donner son avis, à prendre partie. Elle rencontre Eugène, une gueule cassée, qui lui présente son frère, Théodore. Même si l'amour fait défaut, Jeanne et Théodore se marient et nous suivons leurs péripéties à travers les lettres de Jeanne à sa cousine Marilene, qui est alsacienne et redevenue française. Deux cultures se rencontrent et essaient de retourner à la vie.
Nous ne sommes pas à la belle époque mais nous suivons l'évolution du monde à l'aube de la seconde guerre mondiale. Il y a ceux, qui comme Jeanne, sentent le vent tourner et se battent pour éviter cette guerre. Et puis il y a ceux qui ferment les yeux en se disant qu'Hitler ne sera jamais assez puissant. Et il y a l'Alsace redevenue française, qui se bat pour trouver son identité : pas tout à fait française mais pas tout à fait allemande. L' Alsace est alsacienne, point à la ligne.
C'est une lecture sympathique avec une vision de l'Histoire différente. Très bien documenté nous suivons Jeanne et sa famille dans ce monde trouble à l'avenir incertain. Chacun a sa position, chacun défend son point de vue qui est bien expliqué. Les pro allemand et les autres.
Beaucoup de personnages se croisent, un peu trop à mon goût si bien que parfois j'ai été un peu perdu. Jeanne mène la danse de façon magistrale. Elle jongle entre le fait et les contraintes d'être femme et épouse et son désir de s'émanciper et de vivre. Eugène est aussi intéressant puisqu'il navigue dans l'ambiguïté, le non dit, la noirceur. Théodore qui a une confiance aveugle en sa femme même s'il doit lui rappeler, de temps en temps, qu'il est l'homme de la maison. Par contre, la famille alsacienne reste discrète et je dois dire que j'ai eu du mal à comprendre leur présence dans ce récit.
L'écriture reste simple et fluide même si l'on ressent un effort, à certains moments, de recherche dans le vocabulaire. Je peux regretter, par moment, la longueur des phrases. Mais peut-être est ce une confusion entre la virgule et le point.
Bref, je me suis attachée à ce roman et à ses personnages touchants. Je me suis même demandée à de nombreuses reprises : et si c'était moi, qu'aurait je fait ?
Je remercie son auteure pour la confiance qu'elle m'a témoignée en me confiant son "bébé ". C'est un quatrième roman qui, je pense, intéressera beaucoup de monde. Bon vent à cette création
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