Dans un pays comme le nôtre où le célibat est souvent associé à l'idée
de solitude, voire d'échec, il est bon de lire Compartiment pour dames.
Anita Nair, auteur indienne, sait en effet que, dans son pays, le
célibat est avant tout générateur de liberté et qu'il faut se battre
pour acquérir cette indépendance.
Son personnage, Akhila, fille aînée d'une famille dont elle a la charge, décide un jour de partir seule en voyage. Elle prend le train et se trouve dans un compartiment avec six autres femmes. La métaphore est caricaturale : le voyage, bien entendu, sera source d'échanges, de prises de conscience.
Chaque femme racontera son histoire et ces vies exposées seront pour Akhila des modèles de réflexion. Il faut dire qu'Anita Nair ne badine pas avec les récits lourds d'intention : l'avortement, l'homosexualité, la pédophilie, la contraception sont autant de thèmes abordés, comme s'il s'agissait pour l'auteur de régler leur compte à tous les tabous de son pays. Un livre qui se lit avec intérêt.
Son personnage, Akhila, fille aînée d'une famille dont elle a la charge, décide un jour de partir seule en voyage. Elle prend le train et se trouve dans un compartiment avec six autres femmes. La métaphore est caricaturale : le voyage, bien entendu, sera source d'échanges, de prises de conscience.
Chaque femme racontera son histoire et ces vies exposées seront pour Akhila des modèles de réflexion. Il faut dire qu'Anita Nair ne badine pas avec les récits lourds d'intention : l'avortement, l'homosexualité, la pédophilie, la contraception sont autant de thèmes abordés, comme s'il s'agissait pour l'auteur de régler leur compte à tous les tabous de son pays. Un livre qui se lit avec intérêt.
En ce temps de confinement, dépaysement garanti avec cette lecture. Nous partons en Inde, pays où les femmes comptent pour du beurre et ou on leur demande d'être dévouée corps et âme à leur mari, de donner naissance à de beaux enfants, si possible des garçons. Un pays où les traditions et les castes priment sur tout le reste et régissent encore la vie.
Ici nous retrouvons Akhila, ainée d'une fratrie qui se trouve confrontée très jeune au décès de son père. Les garçons étant trop jeunes, la voici propulsée soutien de famille. Ses rêves sont balayés : elle doit subvenir aux besoins de sa mère, de ses frères et sœurs et maintenir l'honneur de la famille. Adieu liberté, bonjour travail et abnégation de soi. Akhila ne peut se marier, Akhila ne peut pas avoir de vie à soi. Elle ne peut même pas avoir de chez soi. Où qu'elle aille, elle doit emmener sa famille. Un jour, elle se rebelle : elle met la famille de son frère dehors et décide de prendre le train pour la station balnéaire. Elle veut voir la mer. Ne pouvant voyager seule, elle se retrouve dans le compartiment pour dames. Six femmes, six destins, six vies brisées mais six rebellions pour acquérir un petit bout de liberté.
On pourrait pensé que c'est une lecture légère. Et bien non. Des thèmes graves tels l'avortement, l'homosexualité, la place de la femme, la déchéance de la femme, la libération sexuelle sont abordés avec beaucoup de pudeur mais tellement de franchise et de clairvoyance. Comment vivre dans une telle société et pourtant tirer bonheur de rien : réussir à apprendre à nager. C'est tellement insignifiant pour nous mais quel combat et quelle victoire pour ces femmes invisibles aux yeux de la société indienne.
C'est une lecture facile où la vie d'Akhila s'entremêle à celle de ses compagnes de voyage sans coupure. Tout est fluide, très imagé que l'on a envie d'applaudir chaque victoire, minime soit elle, de ces combattantes.
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