Lire maintenant |
New York, 1910. Jane Prescott, femme de chambre, jouit d'une réputation
exemplaire, et d'un esprit affuté qui lui permet de voir bien au-delà du
mode de vie mondain et fastueux des riches parvenus chez qui elle sert.
Jane est ainsi la première à comprendre ce que les fiançailles de sa
jeune maîtresse avec le très en vue Norrie Newsome, déjà promis à une
autre, ont de scandaleux. Et quand ce dernier est retrouvé mort, elle
est aussi la mieux placée pour trouver qui avait intérêt à le voir
disparaître. Dans un contexte social incandescent, le coupable est à
chercher aussi bien dans les milieux anarchistes que les demeures
bourgeoises. Car Jane sait que, autant dans la bonne société que dans
les entrailles abandonnées de la ville, la haine et la violence couvent
sous la surface, et peuvent éclater à tout moment...
Alors voici une agréable surprise proposée par les éditions 10/18 dont je suis fan. Un policier historique qui nous permet d'entrer dans les salons des bourgeois new-yorkais en pleine saison des mariages.
Nous faisons connaissance de Jane, femme de chambre, qui travaille chez les riches mais qui a sa meilleure amie parmi les anarchistes. Jane qui veut protéger à tout prix ses patronnes mais qui doit affronter les secrets pas toujours agréables à découvrir. Les Benchley, nouveaux riches sans aucun arbre généalogique prestigieux à montrer, doivent faire leurs preuves dans ce monde d'apparence. Heureusement, ils peuvent compter sur le professionnalisme de Jane Prescott qui doit gérer la gente féminine de cette famille. Les deux filles, la sulfureuse Charlotte et la très effacée Louise . Et voilà que cette parvenue de Charlotte ose jeter son dévolu sur le beau et très riche Norrie Newsome déjà fiancé à Beatrice Tyler. Scandale dans les salons d'autant que les fiançailles officielles doivent être annoncées lors du bal de Noël. Le jour dit, le fiancé est retrouvé mort et défiguré. Jalousie, crime anarchiste ou crime crapuleux. Jane se lance dans la découverte de la vérité. Ce n’est pas parce qu'on ne possède pas un arbre généalogique des plusieurs pages que l'on ne vaut rien. Jane est entrainée dans la découverte de secrets pas toujours avouables.
Il semblerait que ce soit le premier tome d'une nouvelle série policière. Nous voici transporté dans le New York du début du XXe siècle où deux mondes s'affrontent : le monde d'en haut qui préfère s'étoudir de fêtes et le monde d'en bas qui souffre dans l'indifférence des premiers. Jane voit le monde qui l'entoure évoluer vers soit disant un monde meilleur, mais l'est il pour tout le monde ? Nous découvrons, à travers Jane et son amie Anna Ardito, les conditions de travail plus que précaire des mineurs et des petites mains de l'industrie textile. Des gens invisibles aux yeux des riches et qui sont trop souvent sacrifié sur l'autel de la productivité et du profit. Le mouvement anarchiste décide de prendre la défense de ces oubliés et de montrer, par la violence, à ces riches qui leur permet de jouire de la vie.
Deux grandes catastrophes sont abordées dans cette lecture : le coup de grisou dans la mine de Pennsylvanie où les propriétaires stoppent toute recherche et action de sauvetage au grand dam des familles. . Et puis, il y a l'incendie de l'usine de textile à Manhattan. Le feu a pris mais les ouvrières n'ont pas pu sortir car les issues étaitent bloquées pour empêcher les vols et les pauses non autorisées. La révolte et la haine grondent. Et que dire de Rose Newsome, belle mère du beau et ténébreux Norrie. Un récit glaçant de sa vie qui nous fait prendre conscience que les petites gens ne sont que de la "viande". Et que penser de Michael Behan journaliste de son état, qui nous fait penser à Rouletabille, et qui met son nez partout afin d'aider Jane ? ou son journal ?
Bref une galerie de personnages criant de vérité, tous plus réalistes les uns que les autres. L'écriture est fluide, simple et nous capte dès la première page. Même les pires drames sont décrits avec beaucoup de pudeur mais avec une telle puissance que nous ne pouvons que ressentir le désarroi et la douleur des victimes.
Bravo et vivement le deuxième tome de ce Downton Abbey à l'américaine.
Commentaires
Enregistrer un commentaire