Une mère et une fille se regardent et se racontent au prisme du temps
passé. Betsy, aspirante écrivaine, écrit l'histoire de sa mère, Lois,
une enfant du Midwest qui a tout quitté dans les années 50 pour
embrasser une carrière à l'opéra. En retour, cette dernière confie à sa
fille, ses souvenirs. Entre complicité et réconciliation, le livre
d'Elizabeth Crane est un entrelacs subtil de tendresse, de regret et
d'anecdotes enjouées qui dresse deux portraits de femmes puissantes aux
prises avec leurs époques respectives. Devenue l'un des écrivains les
plus originaux et les plus décapants de sa génération, Elizabeth Crane
est l'auteure aux Éditions Phébus de quatre livres : Feu occulte (2005),
Bonté divine (2006), Banana Love (2008) et Une famille heureuse (2013).
Bien, alors voilà une lecture qui ne laisse pas indifférent mais qui, en même temps, ne laisse pas de souvenirs. Je m'explique. Déjà, il faut comprendre le récit du livre et surtout qui est qui. Nous nous trouvons face à une fille et sa mère défunte. Celle ci raconte ses souvenirs, réels ou non. Mais, il y a aussi la fille qui raconte, à cette mère disparue, sa vie. Si bien que nous passons au gré des chapitres de l'une à l'autre sans transition. Il faut à chaque fois resituer le personnage. Cela demande un certain temps d'adaptation à cette forme de lecture. Si on décroche dès le début, la lecture devient vite pénible car on ne sait plus qui raconte et qui écoute.
De plus, les chapitres sont courts mais sans aucune mise en page. Ce sont des lignes mises les unes au bout des autres sans paragraphe, sans aération du à des dialogues ou autre. Chaque chapitre est un pavé de 4-5 pages écrit assez petit, ce qui est, à la longue , assez indigeste. C'est un récit, donc c'est assez monotone, écrit sur le même ton. De temps de temps un semblant de dialogue vient rompre cette mise en page tristounette.
Mais, heureusement il y a un mais. Lorsque nous avons passé tous ces barrages, nous mordons à l'hameçon. Cette mère, Lois, qui nait dans les années trente et qui n'hésite pas à tout braver pour réaliser son rêve : devenir LA cantatrice. Cette femme, qui n'hésite pas à divorcer, part vivre à New York, élève seule sa fille, Bestsy, et qui pourtant mène de front sa carrière, ses galas. Nous sommes à une époque où la femme doit tout arrêter à son mariage pour être disponible pour son mari, pour son foyer. Lois, elle, à contre courant de son époque, fait tout le contraire et entraine sa fille avec elle. Chacune raconte à sa façon ses souvenirs, ses ressentis, ses plaisirs, ses frustrations pour cette période.
L'écriture est fluide, simple. On se retrouve à tourner page après page, avec quelques retours en arrière pour se remettre dans le bain, avec plaisir. On découvre tout ce qu'a du surmonter Lois pour arriver en haut de l'affiche. Bravo pour son courage, sa volonté et son amour.
Bon, nous n'allons pas se mentir : ce n'est pas une lecture facile et il faut vraiment s'accrocher pour aller jusqu'au bout. Mais cela reste un agréable moment de découverte, pas inoubliable, non, mais...
Je remercie les éditions PHEBUS et BABELIO pour cette trouvaille atypique, qui me change franchement de mes lectures habituelles
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