Du désert sahélien à la jungle urbaine marseillaise, en quatre jours et trois nuits...
Un suspense renversant et bouleversant.
« – Qu'est-ce qui ne va pas, Leyli ? Vous êtes jolie. Vous avez trois jolis enfants. Bamby, Alpha, Tidiane. Vous vous en êtes bien sortie.
– Ce sont les apparences, tout ça. Du vent. Il nous manque l‘essentiel. Je suis une mauvaise mère. Mes trois enfants sont condamnés. Mon seul espoir est que l'un d'eux, l'un d'eux peut-être, échappe au sortilège.
Elle ferma les yeux. Il demanda encore :
– Qui l'a lancé, ce sortilège ?
– Vous. Moi. La terre entière. Personne n'est innocent dans cette affaire. »
Voici le dernier né de Michel Bussi qui a su, jusqu'ici me tenir en haleine. Mais pas cette fois. J'ai même à plusieurs occasions failli fermer le livre et ne pas en terminer la lecture.
Elle était plutôt jolie… Leylie. Mère courage malienne qui
pour le bien être de ces 3 enfants n’hésite pas à se lancer sur la route
dangereuse de l’exil à destination de l’eldorado que représente la France.
Leylie fait des ménages, Leylie est belle à croquer mais Leylie cache un
secret. Et Leylie se sent menacer lorsqu’une de ses anciennes connaissances est
retrouvée assassiner dans une chambre d’hôtel. Et Leylie tremble lorsqu’elle
comprend que sa fille ainée, Bamby, est soupçonnée par la police de ce meurtre.
A travers les regards de Leylie, Bamby, Julo, Rubens nous remontons le temps et
l’histoire de Leylie qui confie enfin son histoire.
Alors évidemment, l’enquête, dans ce roman,
n’est pas celle que l’on croit car le meurtrier on le connait dès le début du
récit. L’enquête fait plus référence au secret de Leylie. Et franchement,
celui-ci se devine très rapidement ce qui fait que le roman perd de son charme
et de son suspens. Qui plus est, beaucoup de longueur rende ce livre à la
limite de l’indigestion. Michel Bussi a choisi pour trame de fond un sujet
d’actualité douloureux et immonde : le trafic d’êtres humains au travers
des migrants. Mais, à vouloir nous en compter les tenants et les aboutissants,
nous frôlons l’overdose. Et Michel Bussi outrepasse ses prérogatives d’auteur
en nous martelant sa vérité, à savoir que la France n’accueille pas assez de
migrants, que les français sont égoïstes en n’ouvrant pas leur porte…. Un
exemple. Je cite " Zahérine vida lui aussi sa tasse, puis commença à se
débraguetter tout en se dirigeant vers les toilettes.
- Et bien moi je vais pisser sur cette terre
qui a su se rendre si inhospitalière, même envers ses frères francophones
africains qui pourtant l'aime tant." Fin de citation.
Je pense qu’un tel écrit, même si c’est un migrant qui
formule cette phrase, n’est pas correct de la part d’un auteur populaire. En
effet, faut-il rappeler, qu’en France au 21eme siècle, des gens dorment dehors
parce qu’ils n’ont pas de toit, que des personnes âgées, qui ont travaillé
toute leur vie, doivent aller quémander à manger aux restos du cœur. La France
est terre d’accueil, oui mais, comme l’a si bien dit notre Président –que je ne
porte pas plus que cela dans mon cœur- nous ne pouvons plus accueillir toute la
misère du monde. Occupons-nous déjà de la nôtre et après on pourra accueillir
dignement ces personnes.
Que Monsieur Bussi ait voulu attirer notre attention sur ce
trafic immonde d’êtres humains, des conditions inhumaines qui les attendent et
surtout sur ces profiteurs qui s’en mettent plein les fouilles grâce à ce
commerce très lucratif, OK. Mais pour cela, le récit qu’en fait Leyli est
largement suffisant. Très bien documenté, tout en pudeur, avec des mots justes
et poignants, aucun détail ne nous est épargné et nous permet de comprendre
l’ampleur de ce trafic. Pas besoin de nous marteler l’esprit que nous sommes
des monstres insensibles à la détresse humaine.
De plus la fin m'a laissé un arrière goût d'inachevé : pourquoi tous ces crimes ? Que cherche réellement Bamby ? Ce n'est pas bien clair. J'ai connu Michel Bussi en meilleure forme. Allez, on referme ce livre et on passe à autre chose.
De plus la fin m'a laissé un arrière goût d'inachevé : pourquoi tous ces crimes ? Que cherche réellement Bamby ? Ce n'est pas bien clair. J'ai connu Michel Bussi en meilleure forme. Allez, on referme ce livre et on passe à autre chose.
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