Vingt-cinq ans après le meurtre de
sa petite amie Dita, Cass Gianis sort de prison. Son frère jumeau, Paul,
l’attend de l’autre côté : pendant ces vingt-cinq ans, il a employé son
temps à réussir une carrière juridique et politique, et il mène
campagne pour devenir maire des Tri-Cities, cette ville imaginaire du
Kindle County qui est le théâtre des romans de Turow depuis Présumé Innocent.
Sauf qu’à la commission pour la libération conditionnelle de Cass, le
frère de la jeune femme assassinée accuse Paul de ne pas être étranger
au meurtre. Commence alors une course folle, sur fond de campagne
électorale, entre Paul et son accusateur, l’un et l’autre cherchant à
persuader les électeurs de sa vérité – alors que l’identité du meurtrier
de Dita devient de moins en moins certaine.
Comment définir ce polar : c'est un livre très prenant que l'on a du mal à lâcher et en même temps, c'est un roman exagérément complexe que l'on a du mal à suivre. L'enquête et la découverte des secrets familiaux est très intéressantes mais les périodes de développement concernant la gémellité, les empreintes ADN, les phases mythologiques cassent le rythme et sont présentées de façon très pointilleuses et complexes. Parfois, cela peut être barbant et nous inciter à passer quelques passages. Je dois bien reconnaitre que par moment j'étais complètement larguée : qui est qui, qui fait quoi ? Même l'auteur, par moment, s'empêtre dans ses références littéraires et mythologiques. Cela me fait penser à une écriture d'un seul tenant sans relecture.
Identique débute par un
chapitre rétroactif, qui prend place en 1982, le jour de l’assassinat de
Dita. Raconté du point de vue de Paul, il campe le décor, et surtout,
les nombreux personnages du roman. Scott Turow
revendique le fait de s’être inspiré du mythe de Castor et Pollux pour ce polar sur
fond de gémellité. Les jumeaux de Turow, ce sont Cassien (Cass) et Paul, unis par
une relation extrêmement fusionnelle. Ce chapitre est un peu lourd, autant par la profusion de personnages présentés en même
temps (la table des personnages qui précède le roman s’avère alors très
utile) que dans la solennité des références mythologiques qui nous embrouillent dès le début.
Ce premier chapitre est la base du roman et sera répété régulièrement tout au long du livre, chaque fois raconté par une personne différente, jusqu’à la révélation finale.
Ce premier chapitre est la base du roman et sera répété régulièrement tout au long du livre, chaque fois raconté par une personne différente, jusqu’à la révélation finale.
Le reste du roman se déroule en 2008. Hal, le frère de
Dita, veut absolument connaître la vérité sur l'assassinat de sa sœur et s’oppose à Paul, frère de l'assassin présumé. Paul brigue le siège de maire
de Tri-Cities et son frère Cass demande sa libération conditionnelle après 25 ans d'emprisonnement. Grâce à
l’étude des preuves, aux empreintes ADN – qui donnent lieu à de très, très longs
développements parfois complexes et inutiles sur la génétique gémellaire, des
vérités jusque là bien cachées et des scandales
familiaux font peu à peu surface.
La véritable réussite de ce roman c'est la personnalité des deux enquêteurs. Tim Brodie, ancien flic et détective privé pour la société gérée par Hal, est un beau portrait de vieillard nostaligique. A l’époque du meurtre de Dita, il a participé à l’enquête. Exhumer les démons du passé ne l’enchante pas sauf lorsqu’il commence à entrevoir la possibilité d’une erreur judiciaire. A ses côtés, Evon Miller, ancienne enquêtrice du FBI, aujourd’hui responsable de la sécurité pour Hal. Elle n’a pas connu les protagonistes de l’affaire. Cela permet à Turow de raconter au lecteur toutes les histoires familiales par la bouche de Brodie sans être trop lourd, mais cela donne aussi un point de vue extérieur à l’enquête. Brute de décoffrage, empêtrée dans une rupture rocambolesque avec sa petite amie, Evon est le point d’entrée du lecteur dans l’affaire, elle lui donne un ancrage dans la réalité qui est le bienvenu.
Je ne pense pas qu'il était nécessaire de compliquer l'enquête comme Turow l'a fait car cela dessert vraiment la lecture. Et puis j'ai eu trop de mal à suivre le comportement des jumeaux : un coup c'est Paul, un coup c'est Cass mais qui n'est pas Cass...
La véritable réussite de ce roman c'est la personnalité des deux enquêteurs. Tim Brodie, ancien flic et détective privé pour la société gérée par Hal, est un beau portrait de vieillard nostaligique. A l’époque du meurtre de Dita, il a participé à l’enquête. Exhumer les démons du passé ne l’enchante pas sauf lorsqu’il commence à entrevoir la possibilité d’une erreur judiciaire. A ses côtés, Evon Miller, ancienne enquêtrice du FBI, aujourd’hui responsable de la sécurité pour Hal. Elle n’a pas connu les protagonistes de l’affaire. Cela permet à Turow de raconter au lecteur toutes les histoires familiales par la bouche de Brodie sans être trop lourd, mais cela donne aussi un point de vue extérieur à l’enquête. Brute de décoffrage, empêtrée dans une rupture rocambolesque avec sa petite amie, Evon est le point d’entrée du lecteur dans l’affaire, elle lui donne un ancrage dans la réalité qui est le bienvenu.
Je ne pense pas qu'il était nécessaire de compliquer l'enquête comme Turow l'a fait car cela dessert vraiment la lecture. Et puis j'ai eu trop de mal à suivre le comportement des jumeaux : un coup c'est Paul, un coup c'est Cass mais qui n'est pas Cass...
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