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Bienvenue
à Carson Mills, petite bourgade du Midwest avec ses champs de
coquelicots, ses forêts, ses maisons pimpantes, ses habitants qui se
connaissent tous. Un véritable petit coin de paradis… S’il n’y avait Jon
Petersen... Pour son vingtième roman, Maxime Chattam s’amuse donc à
dresser le portrait d’une petite ville du Midwest américain des années
60 jusqu’au début des années 80, avec pour fil rouge l’évolution de Jon
Petersen, un pervers psychopathe, de son enfance jusqu’au point
culminant de sa sinistre carrière criminelle.
Je dois dire que j'ai failli arrêté la lecture après le premier chapitre qui est glaçant (âmes sensibles, s'abstenir). Ma première réaction a été : pourquoi tant de violence gratuite, ne peut on plus lire un polar sans que chaque auteur surenchérisse sa dose d'hémoglobine ? Mais en même temps, en chacun de nous sommeille un côté voyeurisme qui nous oblige à aller au bout. Et puis, ce n'est pas tous les jours que nous pouvons assister, jour après jour, année après année, à la naissance d’un psychopathe en
puissance.
Autant vous prévenir, tout au long des pages, d'autres scènes sont aussi très violentes. Et c'est à travers cette violence que Maxime Chattam nous donne vraiment l'impression
d'être dans la tête de Jon Petersen, de comprendre son mode de
fonctionnement, de nous trouver de l'autre côté de la barrière, de ressentir cette frénésie meurtrière, ce déferlement de rage diabolique, et ce détachement terrifiant...
Et puis il y a l'opposition de bien et du mal. Le bien est représenté par un shérif à l'ancienne, avec sa moustache, son air débonnaire et bon enfant. Le mal, c'est le mal absolu, un type froid, sadique, pervers, qui n'a rien d'humain mis à part l'apparence. Et puis, il y a Riley, ce pauvre petit bonhomme que l'on a envie de prendre par la main pour le soustraire à toute cette violence, à toute cette horreur.
L'ambiance n'est pas s'en rappeler les petites villes de Stephen King. Une bourgade perdue au fin fond de l’Amérique. Chaque habitant se connait mais s'évite quand même ; on y survit plutôt qu'y vivre.
Ce qui m'a dérangé dans cette histoire, c'est la présence d’un narrateur mystérieux. Il intervient de temps en temps dans notre
lecture, pour nous éclairer sur certains points. Alors je me suis
demandée plusieurs fois de qui il pouvait s’agir, et franchement la fin m'a déçue et l'idée qui est soumise ne me convainc pas du tout. Au contraire, cela m'a dérouté et a gâché mon plaisir.
Si vous aimez la noirceur, alors plongez dans ce livre, mais pas le soir avant de vous endormir.
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