Un enfant du pays assassiné
Comme
à son habitude, l'auteur met en scène son intrigue dans le petit port
de pêche sur la côté ouest de la Suède, Fjallbacka, la ville natale de
Camilla Läckberg.
Un homme, Mats Sverin, est assassiné. C'est un enfant du pays et le tout nouveau directeur financier de la commune. Il venait de s'y réinstaller après avoir vécu plusieurs années à Göteborg. Qui pouvait bien en vouloir à ce citoyen au-dessus de tout soupçon, apprécié de tous ? Quels secrets traînait-il derrière lui? Y aurait-il un lien avec son activité à Göteborg où il s'occupait d'une association d'aide aux femmes maltraitées?
C'est là où entre en scène le dernier personnage capital de cette intrigue, Annie, l'amie d'enfance de la victime. Une entrée en scène troublante : les mains en sang, Annie se jette au volant de sa voiture et s'enfuit dans la maison de vacances familiale, l'ancienne résidence du gardien de phare de l'île de Graskar, surnommée l'île aux fantômes
Un homme, Mats Sverin, est assassiné. C'est un enfant du pays et le tout nouveau directeur financier de la commune. Il venait de s'y réinstaller après avoir vécu plusieurs années à Göteborg. Qui pouvait bien en vouloir à ce citoyen au-dessus de tout soupçon, apprécié de tous ? Quels secrets traînait-il derrière lui? Y aurait-il un lien avec son activité à Göteborg où il s'occupait d'une association d'aide aux femmes maltraitées?
C'est là où entre en scène le dernier personnage capital de cette intrigue, Annie, l'amie d'enfance de la victime. Une entrée en scène troublante : les mains en sang, Annie se jette au volant de sa voiture et s'enfuit dans la maison de vacances familiale, l'ancienne résidence du gardien de phare de l'île de Graskar, surnommée l'île aux fantômes
A la fin de La Sirène, Camilla Läckberg
nous laisse avec des questions qui relevaient de la torture suite à
l’accident cardiaque de Patrick Hedström et l’accident de voiture
d’Erica Fälck et sa sœur Anna. Eeeet… Ce n’était juste pas possible une
fin pareille. Le Gardien de Phare pourtant ne nous dévoile pas ce
qu’il se passe exactement après l’accident et se situe donc quelques
semaines après et l’auteur nous raconte évasivement tout ce qui a
découlé de cet accident. Mais un événement lié à cette fin va avoir une
grande importance dans le roman puisqu’il en découlera une part entière
de l’intrigue.
Dans Le Gardien de Phare,
l’ambiance est très sombre, très oppressante et vous sentez que chaque
chose qu’il s’y passe va avoir des conséquences graves. Trafic de
drogues, gangs, suicide, assassinat inexpliqué, et complots, ce roman a
quelque chose de vraiment noir et pourtant nous révèle les travers de
notre propre société. Au-delà de cela, elle évoque aussi le problème des
femmes battues d’une façon à la fois touchante et perturbante tout en
brisant un véritable tabou. En effet, une association qui vient en aide à
ses femmes va se retrouver au cœur même de l’intrigue de ce roman et
grâce à cela, on se rend compte de toute l’horreur que vivent au
quotidien ces femmes et de la difficulté que représente le fait de leur
faire quitter le domicile conjugal (pour avoir travaillée dans une de ses associations, je peux confirmer les difficultés rencontrées par ces femmes et les membres associatifs).
Ce
roman, basé sur le même schéma que les précédents, est vraiment
captivant. Et si plusieurs enquêtes/événements se
superposent sans lien évident, tout devient limpide dans les trente
dernières pages même si quelques unes des réponses sont évidentes et
trop faciles à deviner. Camilla Läckberg nous perd dans un dédale
de questions sans réponses à travers une enquête sur la mort d’un jeune
homme dont on ne sait rien de la vie si ce n’est que quelques mois plus
tôt il a été passé à tabac par une bande jeunes.
En
parallèle de cette enquête, nous suivons Annie et son fils Sam qui se
sont « exilés » sur l’île aux Esprits (Gråskär) à la suite d’un
événement que l’on peut supposer être la mort de Fredrik, son mari. Et
malheureusement le point négatif de ce roman se situe ici puisqu’on
devine d’emblée ce qu’il s’est passé et qui en est le responsable. Même
s’il reste une part de mystère (qui se transforme en horreur au final),
je dois avouer que j’ai regretté de comprendre aussi rapidement les
tenants et aboutissants de ce début pourtant fracassant.
Et cette
île mystérieuse, lieu de superstition, possède elle aussi une intrigue
assez particulière. Action récurrente dans les romans de Camilla Läckberg, on navigue entre présent et passé. Le Gardien de Phare
nous permet donc de suivre Emelie, épouse d’un gardien de phare au
XIXème siècle et même si certains éléments ont du sens par rapport à la
fin du roman, cette histoire ne présente pas véritablement d’intérêt
puisqu’elle ne sert pas à l’histoire et que la fin laisse le lecteur
perplexe à son sujet. En effet même s’il on y retrouve une fois encore
le thème de la femme battue, il y a quelque chose d’étrange avec cette
histoire qui m’a laissé un goût d’inachevé.
Et cette
impression est revenue avec le présent et l’histoire de Madeleine. Mais
là c’est un autre problème que j’ai eu puisque ce personnage est
introduit très tardivement dans l’histoire et l’on met un moment avant
de comprendre son rapport avec le meurtre de Mats Sverin. Et quand,
enfin, on comprend, il est déjà trop tard. Madeleine qui était partit au
Danemark pour échapper à un mari violent, revient en Suède et tout le
monde se doute de comment cela finit… Et ici ce que j’ai regretté c’est
que l’on ne développe pas plus. On se retrouve avec un personnage qui
arrive tardivement et repart très rapidement mais l’événement qui met
fin à son apparition nous laisse dans le flou. Dommage.
Mais ce
roman est avant tout un roman noir où les sentiments tiennent une place
très importance. L’auteur joue avec le lecteur, le fait tourner en rond
avant de lui révéler toute la supercherie. Chacun à son rôle à jouer,
chacun tient une clé du mystère sans forcément sans rendre compte au
départ et les mensonges des uns et des autres auront tous des
conséquences plus ou moins graves.
Au final, c'est donc une lecture très agréable, subtile mais qui laisse sur sa fin.
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